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 Merise: 3ème partie
Dossier "SAM l'Informaticien" du 22/01 au 04/02 2001 par Stéphane Lambert

odéliser, c'est comprendre. Pour développer le logiciel dont les utilisateurs ont besoin, l'informaticien ne doit pas correspondre aux stéréotypes de notre imaginaire collectif. Au contraire, il lui appartient de s'ouvrir, d'aller vers les utilisateurs de son travail, de cerner quels sont leurs besoins, de discuter avec eux et de les regarder travailler. C'est ainsi qu'il cernera au mieux leurs attentes et qu'il apprendra à  se mettre à  la portée des utilisateurs de son travail : rien de tel qu'observer un journaliste rà¢lant devant son interface "qui veux pas faire ce que je lui dis, euh !!!" pour se rendre compte qu'il vaut mieux se mettre à  la place de l'utilisateur final afin qu'il soit satisfait de son programme. Car c'est de cette manière que l'on obtient la récompense suprême : voir un client heureux d'utiliser son nouveau logiciel, et surtout le voir travailler avec durant longtemps. Attachons-nous à  ce noble objectif : après avoir commenté le MPD ou Schéma de Base de la Newsletter vue précédemment et avoir regardé ce qu'il représente véritablement, je vous proposerais un autre exemple significatif.

Utiliser le Modèle Physique de Donnée :

Une fois le système d'information analysé et modélisé en Modèle Conceptuel de Donnée (MCD), et après être passé par le Modèle Logique de Donnée Relationnel (MLDR), nous arrivons au Modèle Physique de Donnée (MPD). Il s'agit maintenant de créer la base correspondante à  l'étude entamée. C'est à  ce stade seulement que la base de donnée choisie intervient.

Le SQL (Structured Query Language), ou Langage d'Interrogation Structuré, a été reconnu en tant que norme officielle de langage de requête relationnelle par l'institut ANSI (American National Standards Institute) et par l'organisme ISO (International Standards Organization). Malgré cela, les syntaxes d'extractions des données et de créations des tables varient quelques peux d'une base à  l'autre. En particulier, si la base de donnée utilisée pour le développement n'est pas véritablement relationnelle (cas de MySql dans sa version actuelle), il appartiendra au développeur de prendre lui-même en charge les limitations rencontrées, afin de s'assurer que sa base ne puisse JAMAIS être corrompue, c'est à  dire contenir des données aberrantes.

APPLICATION SUR UN MODELE PHYSIQUE CONCRET :

Prenons l'exemple du schéma de base (MPD) suivant :

  • La table MOTIVATIONS est très simple à  créer : elle comporte deux champs, ID_MOTIVATIONS et INTITULE. ID_MOTIVATIONS est la Clé Primaire.

  • ABONNES comporte les 12 champs du schéma. ID_ABONNES est la clé primaire. ID_MOTIVATIONS est une clé étrang7re provenant de MOTIVATIONS, c'est à  dire que sa valeur doit être toujours égale à  une valeur de ID_MOTIVATIONS de MOTIVATIONS. L'intérêt majeur des clés étrangères est surtout d'éviter les redondances, sources d'erreurs.

    • Pour les bases non totalement relationnelles : Il appartiendra au développeur de vérifier lors de chaque insertion dans ABONNES que l'ID_MOTIVATIONS fournis fais partie des valeurs existantes de ID_MOTIVATIONS de MOTIVATIONS. De même, lors de chaque suppression d'un enregistrement de MOTIVATIONS, il faudra vérifier qu'aucun enregistrement d'ABONNES n'utilise la valeur d'ID_MOTIVATION correspondante.


  • S_INSCRIT comporte deux champs, ID_ABONNES et ID_RUBRIQUE. ID_ABONNES et ID_RUBRIQUE sont clé primaire de S_INSCRIT : S_INSCRIT a comme clé primaire la concaténation de ces deux champs. C'est à  dire que tout couple (ID_ABONNES,ID_RUBRIQUE) de S_INSCRIT est unique. ID_ABONNES est aussi clé étrangère de ABONNES dans S_INSCRIT, et ID_RUBRIQUE est clé étrangère de RUBRIQUE dans S_INSCRIT.
    Une telle table est communément appelée "Table de Lien". L'intérêt d'une telle table est que pour chaque ID_ABONNES donné, il est aisé de retrouver tous les ID_RUBRIQUE associés, et vice et versa.


    • Pour les bases non totalement relationnelles : Il faudra vérifier lors de chaque insertion dans S_INSCRIT que le couple (ID_ABONNES,ID_RUBRIQUE) n'existe pas déjà  dans la table S_INSCRIT, que ID_ABONNES existe dans ABONNES et que ID_RUBRIQUE existe dans RUBRIQUE. De même, pour chaque suppression d'un abonné, il faudra supprimer tous les couples (ID_ABONNES,ID_RUBRIQUE) ayant l'ID_ABONNE correspondant. Pareil pour toute suppression de RUBRIQUE.


  • RUBRIQUE est elle aussi très simple à  créer : elle comporte deux champs, ID_RUBRIQUE et NOM_RUBRIQUE. ID_RUBRIQUE est la Clé Primaire.

  • NEWSLETTERS comprend les 5 champs du schéma. ID_NEWSLETTER est la clé primaire. ID_RUBRIQUE est une clé étrangère provenant de RUBRIQUE.

    • Pour les bases non totalement relationnelles : Il faudra vérifier lors de chaque insertion dans NEWSLETTER que ID_RUBRIQUE existe dans RUBRIQUE. De plus, pour chaque suppression d'une rubrique, il faudra s'interroger sur le sort réservé à  chaque newsletter de cette rubrique : les détruire ou les archiver.

APPLICATIONS AUX BASES RELATIONNELLES :

Les vérifications détaillées précédemment n'ont lieu que pour assurer la cohérence de la base. Il est donc logique, si celle ci le permet, de déléguer et d'automatiser ces taches au niveau ce celle-ci. Généralement, les vérifications afférentes à  une clé étrangère sont confiées à  un Trigger (un Trigger est un ensemble d'instruction SQL s'effectuant avant ou après un événement donné, par exemple une insertion ou une suppression). Ainsi, lors de chaque commande d'insertion sur la table désignée au Trigger préalablement correctement programmé, celui ci va vérifier AVANT l'insertion que la clé étrangère est valable. Dans le cas ou elle ne le serait pas, le Trigger renvoie un message d'erreur et l'insertion ne s'effectue pas, évitant ainsi de corrompre la base. De même, certains traitements automatisés pourront être réalisés directement à  l'aide de procédures stockées. Exemple : un devis validé qui entraîne la création de la facture correspondante. Et surtout, les Trigger et Procédures Stockées étant compilées directement par la Base de Donnée, leur exécution est beaucoup plus rapide qu'une série d'instruction SQL envoyées par le programme attaquant la base.

Une base de donnée correctement pensée est à  envisager comme un contenant d'information "vivant", forcement cohérent, aux réactions automatisées. Une telle base se suffirait presque à  elle-même pour gérer un Système d'Information. Le développement ne consisterait alors plus qu'à  afficher son contenu en temps réel, et à  fournir les outils d'insertion appropriés. Le rêve...

SECOND EXEMPLE : MODELISER UN DOCUMENT

Il est courant, lors du développement d'un site Web ou de l'informatisation d'un système d'information, de démarrer son analyse par un document. Captures d'écrans, photocopies, sont parfois les principales pièces jointes à  la demande de devis, accompagnés du commentaire suivant :
"Je veux faire ça !!!". Bien. Alors, faisons ça...

Système d'Information :

L'entreprise "WebCash" de vente par correspondance désire ajouter à  son site un système de consultation de factures visible en ligne pour ses clients. Chaque client, après authentification, pourra accéder à  toutes les factures le concernant, qu'elles soient anciennes ou en cours de traitement indifféremment. Pour être sur de bien se faire comprendre, "WebCash" fournis une copie d'une facture type en disant :
"C'est ça qu'on veut sur l'écran !"


Voici une copie de cette facture :

webcash


Voilà , tous les éléments sont réunis. Il ne reste plus qu'à  concevoir la Base de Donnée se cachant derrière cette innocente petite facture. Cet exemple est très conforme à  la réalité. Il sera très intéressant à  étudier, car il permettra d'expliquer un certain nombre de points, et de mettre en évidence certaines erreurs à  ne pas commettre. N'hésitez pas à  prendre le stylo et à  vous entraîner, je vous fournirais une solution commentée la prochaine fois.

A bientôt...

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Stéphane Lambert
http://www.vediovis.fr/

Spécialisé dans le développement Web, Stéphane LAMBERT
a fondé VEDIOVIS PRODUCTIONS en Mai 2000.
Son expérience couvre essentiellement les sites à  fortes audiences,
institutionnels ou audiovisuels.

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